Alors que les premiers intervenants travaillent jour et nuit dans les communautés israéliennes touchées par l’attaque terroriste du Hamas qui a coûté la vie à plus de 1 400 personnes, un autre groupe d’intervenants d’urgence est lui aussi très occupé à la suite de ces pertes dévastatrices.
À travers le pays, les organisations de protection des animaux et les vétérinaires se sont mobilisés pour aider les animaux se trouvant près de la bande de Gaza dans le sud du pays, dont un grand nombre n’ont plus de maison ni de famille.
Dans le cadre des efforts visant à réunir les familles déplacées et leurs animaux de compagnie, une nouvelle ligne téléphonique a été mise en place mardi, pour permettre aux gens de transmettre des informations sur leurs animaux de compagnie à des équipes spéciales. Celles-ci mèneront ensuite des opérations de sauvetage pour amener les animaux dans un endroit sûr où ils pourront retrouver leurs propriétaires.
Dans un communiqué de presse, Shay Weisberger, l’un des organisateurs de l’initiative, a déclaré que « de nombreux animaux ont été abandonnés et que leurs propriétaires demandent de l’aide ».
« Nous demandons aux propriétaires de chiens et de chats dont les animaux ont été abandonnés de nous contacter au *6137 ou au 054-461-0963, de nous donner leurs coordonnées et nous ferons le nécessaire pour les récupérer », a-t-il déclaré. « Nous demandons également à toute personne intéressée par l’accueil d’animaux de nous contacter et de nous proposer son aide. »
Au même moment, alors que la partie la plus au nord du pays se prépare à d’éventuelles attaques en provenance du Liban, les résidents de certaines localités ont dû évacuer ou ont choisi de quitter les lieux, laissant derrière eux leurs maisons et leurs animaux de compagnie.
Tal, qui a demandé à ce que son nom de famille ne soit pas divulgué pour des raisons de sécurité, vit dans un village du nord d’Israël. Ces derniers jours, il s’est occupé d’un grand nombre d’animaux domestiques, suite au départ de familles qui se sont refugiées ailleurs.
« Je vis dans un petit village de Galilée occidentale, à un peu plus de quatre kilomètres du Liban », a-t-il déclaré au Times of Israel. « Nous sommes donc considérés comme étant en deuxième ligne, par rapport à ceux qui vivent entre zéro et quatre kilomètres du Liban ».
« Un certain nombre de familles vivant dans des caravanes ont été forcées de partir », a indiqué Tal, expliquant que si certaines sont parties parce qu’elles n’avaient pas accès à des abris anti-bombes, d’autres sont parties pour éviter que leurs enfants ne vivent quelque chose de traumatisant. »
« Une famille m’a demandé de m’occuper de leur chat, Hatzot, qu’elle avait laissé derrière elle. Je le nourris et lui donne de l’eau deux fois par jour », explique Tal, ajoutant qu’il n’a pas encore vu le chat, qui se cachait sous les meubles parce qu’il a peur.
La chatte Paspas a été confiée à Tal après que ses propriétaires ont fui leur village situé près de la frontière libanaise. (Crédit : Autorisation)
En plus du chat Hatzot, un autre voisin a également demandé à Tal de s’occuper de leurs deux animaux, un chien et un chat.
« Pendant les frappes aériennes de ce matin, le chien Malka tremblait et paniquait, et le chat Paspas montrait tous les signes de stress, comme se toiletter excessivement. Et la nuit dernière, elle avait des tremblements et des secousses », a expliqué Tal.
« On assiste donc au spectacle ‘amusant’ », dit Tal avec cynisme, « les animaux arrivent de tous les côtés, essayant d’entrer dans les maisons des gens qui sont dehors pendant les tirs de roquettes ou les frappes aériennes ». Ils essaient d’entrer dans les maisons d’autres personnes s’ils le peuvent, ou de trouver un espace où ils se sentent en sécurité. Des photos de tous ces animaux ont été publiées sur des chats de groupe par différentes personnes, essayant de trouver leurs propriétaires. »
Tal explique les difficultés qu’il rencontre pour s’occuper des animaux face à ces changements rapides.
« Paspas est normalement un chat qui vit à l’intérieur et à l’extérieur et qui entre et sort par la fenêtre de la chambre à coucher la nuit ou le matin lorsqu’il veut rentrer pour dormir ou manger », explique Tal. « Mais maintenant que la fenêtre se trouve dans la pièce sécurisée, j’essaie de la faire dormir à l’intérieur. Mais comme elle miaule beaucoup tous les matins à 5 heures, c’est habituellement à cette heure-là que je la laisse sortir, or à présent je ne veux pas sortir, car il pourrait y avoir des frappes aériennes, alors je la force à rester à l’intérieur avec moi. »
Mercredi matin, l’organisation de protection des animaux Tnou LaChayot Lichiot [Laissez vivre les animaux] est partie pour la frontière de Gaza avec quatre véhicules transportant de la nourriture pour animaux, des vétérinaires et des experts en sauvetage d’animaux, dans le cadre de ses efforts continus pour aider le plus grand nombre possible d’animaux de compagnie.
Dans le nord du pays, des animaux abandonnés se sont mis en quête d’un refuge et se sont introduits dans des maisons pour tenter de se mettre à l’abri des tirs de roquettes (Crédit : Autorisation)
Les bénévoles ont commencé leur journée dans la ville d’Ashkelon, dans le sud du pays, où ils sont restés jusqu’à 11 heures environ, avant de se rendre à Sderot, une ville située à la frontière de Gaza.
L’organisation a mis en place des points de distribution de nourriture dans les deux villes destinés à ceux qui en avaient besoin. Dans une publication sur Facebook, ils ont ajouté que les résidents qui ne sont pas en mesure d’atteindre les points de distribution pouvaient contacter la municipalité, qui essaiera de livrer les produits à domicile.
Ailleurs en Israël, les citoyens cherchant à se mettre à l’abri des tirs de roquettes se sont retrouvés confrontés à la tâche difficile d’emmener leurs animaux de compagnie dans des salles sécurisées et des abris.
Pour certains, amener leur animal avec eux dans les abris communaux s’est avéré trop dangereux, compte tenu de la nécessité de se déplacer rapidement et de la nature têtue de certains animaux. Les habitants n’ont souvent que quelques secondes pour se mettre à l’abri des projectiles qui arrivent.
C’est pourquoi une représentante d’une clinique vétérinaire d’Emek Refaïm, à Jérusalem, a expliqué qu’en ce qui concerne les chats, il est plus sûr de les laisser derrière soi lorsqu’on se rend à l’abri.
« Les chats trouveront un endroit où se cacher si nécessaire », a-t-elle déclaré, ajoutant que la présence d’un chat dans un refuge pouvait ajouter au stress à la fois du chat et des personnes se trouvant dans l’abri, dont certaines peuvent avoir des allergies ou ne pas vouloir qu’un animal non familier partage un espace restreint avec elles.
Elle a toutefois ajouté que si une personne souhaitait tout de même amener son chat à l’abri et que celui-ci ne semblait pas trop en détresse, il n’y avait aucune raison de ne pas le faire.
Alors que la guerre a rendu difficile, voire impossible, pour certains propriétaires de s’occuper de leurs animaux de compagnie, les habitants d’Israël se sont mobilisés pour leur venir en aide.
Un groupe Facebook utilisé par des personnes cherchant à sous-louer leur appartement en échange de la garde de leur animal de compagnie a été inondé d’offres d’aide venant de tout le pays.
Mardi soir, Adam, un membre du groupe, a publié une offre d’aide, expliquant qu’il avait été évacué de sa maison à Metula et qu’il se trouvait maintenant dans le centre du pays à la recherche d’un endroit où loger, et qu’il était plus qu’heureux de s’occuper d’un animal de compagnie en même temps.
D’autres publications dans le groupe comprenaient des offres d’aide aux personnes résidant dans le sud qui ne pouvaient pas garder leurs animaux de compagnie avec eux après leur évacuation.
« Toute personne ayant besoin de faire garder son animal de compagnie en raison de la situation sécuritaire est invitée à me contacter », a écrit un membre du groupe originaire du centre du pays. « Vous pouvez également les amener chez moi, nous avons un jardin. »